Création d’entreprise : des conseils pour consolider votre projet

Les français ont l’entrepreneuriat dans le sang ! Pour preuve, 2019 a connu une augmentation conséquente du nombre de créations d’entreprises en France. L’année dernière s’est en effet achevée avec une hausse de 17,9% des immatriculations sur 12 mois*. Si tous les types de structures ont profité de cette progression, ce sont toutefois les micro-entreprises qui ont le plus bénéficié de cette fièvre entrepreneuriale. Elles représentaient en effet près de la moitié des nouvelles créations (47,4 %) *.

2020 : trop tôt pour faire un bilan mais…

… il est indéniable que la crise du COVID a dû freiner bien des ambitions et / ou reporter à des jours meilleurs le lancement de certaines activités. Les chiffres des mois de mars et avril sont d’ailleurs éloquents, affichant respectivement un recul de 25,4% et 33,5% des créations d’entreprises*. Le déconfinement étant désormais acté, l’économie se remet toutefois en route laissant espérer des lendemains meilleurs pour de nombreux porteurs de projets.

(*Source Insee)

Il n’est jamais trop tard pour perfectionner un projet de création ou reprise d’entreprise

Si de votre point de vue tous les voyants ne sont pas encore au vert pour lancer votre activité, gardez à l’esprit que ce report peut être exploité de manière efficace et pertinente. Comment ? En mettant cette « pause » à profit pour prendre de la hauteur sur différents aspects constitutifs de votre projet.

une femme qui réfléchit à son projet

Vos compétences sont-elles en adéquation avec votre projet ?

Une création ou une reprise d’entreprise, ce sont avant tout des femmes et des hommes qui vont devoir s’investir pour que la réussite soit au rendez-vous. Aussi, avant même de confronter une idée à la réalité d’un marché, il faut individuellement être conscient de ses forces et des axes d’amélioration. Se lancer dans une activité technique et ne pas en maîtriser les fondamentaux, vouloir vendre un produit sans être familiarisé avec les arcanes du commerce, viser l’international sans rudiments d’anglais : voilà autant de situations qui peuvent à minima ralentir la mise en route d’une entreprise… voire la mettre en péril !

Au-delà des éléments strictement liés à votre future activité, interrogez-vous également sur les répercussions que celle-ci aura sur votre équilibre et sur votre entourage. Êtes-vous prêt à accepter des journées de travail bien plus longues que lorsque vous étiez salarié(e) ? Comment appréhendez-vous le stress ? Votre vie de famille ne va-t-elle pas être impactée ? Ces questions méritent d’être posées avant de faire le grand plongeon dans le bain entrepreneurial. De fait, si un tel projet peut être des plus épanouissants, il est contreproductif de vouloir occulter les conséquences qu’il pourrait avoir sur votre quotidien.

Rassurez-vous toutefois. Un déficit de compétences n’est pas une fatalité : il est peut-être encore temps de vous former sur des thématiques nécessaires à votre future activité. De même, échanger avec votre entourage vous permettra souvent de fédérer de nombreuses marques de soutien, indispensables au moment de sauter le pas. Enfin, n’hésitez pas à vous mettre en lien avec les éventuels dirigeants d’entreprise de votre réseau relationnel pour récolter leurs impressions. Peut-être sauront-ils trouver les mots pour relativiser les conséquences qu’aurait votre projet en termes de stress et d’équilibre personnel.

L’étude de marché : pour confronter son idée à la réalité !

Avant d’immatriculer votre structure, il va vous falloir connaître parfaitement le marché dans lequel elle va évoluer. Pour cela, posez-vous les bonnes questions :

  • Qui sont mes clients ?

Depuis l’âge moyen de votre cible jusqu’à sa profession, en passant par ses habitudes de consommation, il faut pouvoir dresser un portrait exhaustif de votre future clientèle. Ainsi pourrez-vous adapter en conséquence votre stratégie de communication, vos tarifs et bien entendu vos services et prestations.

  • Quelle est ma zone de chalandise ?

La zone de chalandise est le secteur géographique sur lequel s’étendra votre activité. De sa définition précise dépendront la manière dont vous allez vous faire connaître, mais aussi votre vision des opportunités et menaces concernant votre entreprise.

  • Qui sont mes concurrents ?

Selon la clientèle et la zone de chalandise que vous visez, mais aussi en fonction des produits et services que vous diffuserez, vous aurez à composer avec une concurrence plus ou moins dense. De fait, un artisan plombier avec une zone de chalandise de quelques kilomètres ne sera pas confronté aux mêmes défis concurrentiels qu’un e-commerçant. De la parfaite connaissance des forces et faiblesses des différents acteurs présents sur votre marché naitra votre facteur différenciant.

  • Qui sont mes fournisseurs ?

Votre activité est peut-être dépendante de matières premières, pièces détachées et autres fournitures. Avez-vous dressé la liste de toutes les entreprises auprès desquelles vous approvisionner ? Connaissez-vous leurs modalités de facturation, leurs modes de livraison ? Dresser cet inventaire aura de multiples vertus. Outre le fait de limiter les risques de pénuries de marchandise, cet état des lieux vous permettra de faire jouer la concurrence et optimiser vos coûts.

Étoffer vos réponses à ces interrogations est essentiel. Vous allez acquérir une vision détaillée de l’écosystème dans lequel va graviter votre entreprise. Attention toutefois : cette démarche préalable au lancement de votre activité n’est pas une fin en soi. Il vous faudra régulièrement refaire cet exercice tout au long de la vie de votre enseigne. C’est ainsi que vous pourrez rester à la pointe de votre secteur d’activité, tant en termes de prestations qu’en matière de tarifs et de stratégie de communication.

Le plan de financement : parce que l’argent, c’est (très) important

La Palice n’aurait pas renié cette évidence mais il est bon de rappeler que l’assise financière de votre (future) entreprise est déterminante pour son lancement, mais aussi et surtout pour sa longévité. De fait, si immatriculer une société est une chose, lui assurer un avenir pérenne en est une autre.

Le plan de financement est un document incontournable dans votre projet. Son rôle ? Formaliser les besoins financiers de votre entreprise à son lancement, et sur plusieurs exercices. Y figureront également toutes les ressources dont vous disposerez au cours de cette période. L’objectif est bien entendu d’établir une projection financière équilibrée entre ces besoins et ressources.

Au démarrage : le plan de financement initial

Ce document doit mentionner tous les postes qu’il vous faudra budgéter pour vous lancer et pour maintenir votre stabilité jusqu’aux premières rentrées d’argent :

  • Achat de véhicules, de machines, de mobiliers, de licences logicielles, etc
  • Acquisition / location d’un local (pas de porte, droit au bail, etc), travaux éventuels
  • Achat de titres de société / fonds de commerce
  • Achats de marque, de brevet, etc
  • Droits d’entrée si création en franchise
  • Dépôts de garantie financière : par exemple dans le domaine immobilier
  • Frais spécifiquement liés à la création de l’entreprise (frais de greffe, etc)
  • Besoin en fonds de roulement initial

Essentiel, le BFR initial doit anticiper le décalage entre les flux de trésorerie entrants et sortants, inévitable au moment de démarrer votre affaire. Cette somme prévoira généralement l’achat du stock de départ, les dépenses d’exploitation payables d’avance (telles que les assurances) ou encore les petits achats de matériel courant.

En contrepartie de tous ces besoins, votre BFR initial s’attachera à lister toutes les ressources financières mobilisées pour créer votre entreprise :

  • Apport personnel
  • Apport(s) d’associé(s)
  • Emprunts
  • Subventions
  • Etc

Bien réalisé, votre plan de financement initial sera un allié de poids qui vous permettra d’aborder sereinement les premiers mois de votre activité.

Tourné vers demain : le plan de financement à 3 ans

Lorsque l’on crée une entreprise, c’est bien évidemment dans l’espoir qu’elle puisse se développer et perdurer par-delà les années. Le plan de financement à 3 ans vise à projeter le devenir de votre enseigne sur cette période que d’aucuns jugent cruciale.

Reposant sur la même dynamique que le plan de financement initial, ce prévisionnel s’attachera à retranscrire l’évolution des besoins, mais aussi des ressources de la jeune pousse. Il pourra recenser de nombreux paramètres :

  • Nouveaux investissements envisagés
  • Variation du BFR
  • Distribution de dividendes
  • Nouveaux emprunts prévus
  • Capacité en autofinancement
  • Nouveaux apports en capital
  • Nouvelles subventions
  • Etc

Gardez à l’esprit que même s’il est établi de manière scrupuleuse, votre prévisionnel à 3 ans reposera en partie sur des hypothèses. Soyez donc réaliste dans vos projections pour éviter les mauvaises surprises. En outre, n’oubliez pas que ce document pourrait s’avérer décisif dans une recherche de fonds : un plan de financement à 3 ans bien structuré encouragera en effet un établissement bancaire ou de potentiels investisseurs à envisager un partenariat.

Le statut juridique : choisir les conditions les plus favorables pour votre entreprise

Difficile parfois pour un primo créateur d’entreprise d’y voir clair parmi les différents statuts juridiques accessibles. Regorgeant volontiers de subtilités légales et administratives, tous ne sont effectivement pas adaptés à n’importe quel projet ou secteur d’activité. Voici 5 questions qui vous mettront sur la voie du statut idéal pour votre affaire.

Une création en solo ou à plusieurs ?

Si vous prévoyez de travailler seul quoiqu’il arrive, concentrez-vous sur les statuts juridiques suivants :

  • Autoentreprise (AE) (= Entreprise Individuelle)
  • Entreprise Individuelle (EI)
  • Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée (EIRL)
  • Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL)
  • Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU)

À contrario, dans le cas d’une création d’entreprise impliquant plusieurs associés, attardez-vous sur l’étude des statuts ad hoc :

  • Société À Responsabilité Limitée (SÀRL)
  • Société Anonyme (SA)
  • Société par Actions Simplifiée (SAS)
  • Société en Nom Commun (SNC)
un homme qui rédige un document près de la balance de la justice

À savoir : Certains statuts juridiques dédiés aux entrepreneurs individuels sont évolutifs. C’est le cas de l’EURL et de la SASU qui sont tout à fait compatibles avec l’ajout ultérieur d’associés. Elles deviendront alors respectivement une SÀRL et une SAS.

Quels besoins financiers ?

Vous vous lancez dans une activité qui va nécessiter des fonds conséquents ? Dans ce cas, ouvrir la porte à de potentiels investisseurs en optant pour les statuts de la SA ou de la SAS serait pertinent.

Quelle protection pour votre patrimoine ?

Au moment de monter une entreprise, l’optimisme est généralement de mise. Aussi, on ne pense pas nécessairement aux conséquences personnelles que pourrait avoir une affaire qui périclite. Soyez prudent ! Protégez votre patrimoine et limitez votre responsabilité en optant pour :

  • L’Autoentreprise avec option EIRL
  • L’EIRL
  • L’EURL ou la SÀRL
  • LA SASU ou la SAS
  • LA SA

Avec ces formes juridiques, le ou les créateurs d’entreprise ne peuvent être poursuivis par leurs créanciers sur leur patrimoine personnel. Attention toutefois. Si ces statuts restreignent généralement les responsabilités au montant des apports, il existe des limites. Ainsi, ils n’exemptent pas le chef d’entreprise de ses engagements s’il s’est porté personnellement garant d’un emprunt lié à l’entreprise. De même, en cas de manœuvres frauduleuses, le dirigeant pourra être condamné à s’acquitter des dettes fiscales de son enseigne.

Quel régime social pour le dirigeant ?

Tous les statuts juridiques n’offrent pas la même protection sociale au chef d’entreprise.

Vous souhaitez être assimilé à un salarié et ainsi profiter d’une protection en conséquence ? C’est possible pour les dirigeants de SA, les gérants minoritaires (ou égalitaires) de SARL, les gérants non associés d’EURL ou encore les présidents de SAS. Particularité notable : les chefs d’entreprise « assimilés salariés » ne sont cependant pas couverts par l’assurance chômage.

Les gérants majoritaires de SARL, les entrepreneurs individuels (EI / EIRL) et les associés d’une SNC sont quant à eux liés au régime des Travailleurs Non Salariés (TNS). Il leur faudra donc cotiser auprès de caisses dédiées. À noter : les TNS peuvent optimiser leur protection en souscrivant des contrats proposés par de nombreuses compagnies privées (assurances, etc.)

Quel régime fiscal ?

Selon le statut juridique que vous choisirez pour votre entreprise, celle-ci se verra soumise à un régime fiscal spécifique.

  • EI, EIRL, EURL, SNC sont assujetties à l’impôt sur le revenu (IR). Concrètement, c’est donc le dirigeant de l’entreprise / les associés qui vont être redevables sur leur propre déclaration fiscale. Il est toutefois possible avec l’EIRL ou la SNC d’opter pour l’impôt sur les Sociétés (IS).
  • SÀRL, SAS-SASU, SA, EURL (avec une personne morale pour associé) dépendent quant à elles de l’impôt sur les sociétés (sauf exception « SàRL de famille »).

Le prévisionnel financier et la stratégie que vous aurez établis pour votre entreprise peuvent vous guider dans le choix de votre régime d’imposition. Chaque alternative présente en effet des avantages et des inconvénients selon le montant des déficits, des bénéfices, ou selon que l’on souhaite ou non distribuer des dividendes.

Pensez-y : si vous démarrez une EIRL en étant soumis à l’impôt sur le revenu, il vous sera possible en cours d’activité de basculer vers l’impôt sur les sociétés. Il est en revanche plus compliqué de faire le cheminement inverse.

Être bien entouré pour votre projet de création ou de reprise d’entreprise

Créer une entreprise est un défi épanouissant qui demande cependant préparation et pragmatisme. Il est compréhensible pour un primo créateur de ne pas maîtriser toutes les subtilités d’une telle démarche. Difficile parfois d’être à l’aise avec les notions juridiques, financières ou fiscales. Difficile encore d’être en mesure de prendre du recul sur son projet lorsque l’on s’y investit pleinement.

Résilience peut vous accompagner pour vous permettre de consolider et de finaliser votre dossier de création ou de reprise d’entreprise. Notre équipe est composée d’interlocuteurs expérimentés, capables de vous guider sur des projets de toutes natures : artisanat, services, etc.

Vous aimeriez savoir comment profiter de notre expertise ? Nous sommes à votre écoute, contactez-nous.